PHI-1502 Sujets spéciaux III

Ce cours interroge les relations entre démocratie et gouvernement représentatif dans la pensée politique occidentale moderne. La plupart des penseurs et acteurs des premières républiques modernes, aux États-unis et en France, pensent la représentation politique comme un moyen de conjurer la démocratie, que l’imaginaire de la fin du 18e siècle associe généralement au désordre et à la tyrannie. Pourtant la notion de démocratie représentative émerge également à cette période, qui laisse entrevoir la possibilité d’un gouvernement médié du peuple par lui-même. À quelles conditions la représentation peut-elle être démocratique? La différence qu’elle introduit entre les gouvernants et les gouverné-es compromet-elle nécessairement la possibilité de l’autogouvernement? Quelles sont les qualités d’un-e bon-ne représentant-e: la compétence? la ressemblance avec celles et ceux qu’il représente? Enfin qui, et qu’est-ce qui, doit être représenté-e? À partir de l’analyse des écrits de philosophes modernes et contemporain-es comme Hobbes, Rousseau, Sieyès, Burke, Publius, Constant, Mill, Habermas, Pitkin et Urbinati, ce cours introduit aux différentes conceptions de la représentation et de la démocratie représentative. Les notions de représentation descriptive et de représentation active, de démocratie participative et de démocratie délibérative y sont notamment discutées, de même que les enjeux de représentativité, de compétence politique et d’égalité démocratique soulevés par l’idée de démocratie représentative.