Nous préservons la dignité des aînés
Philippe Voyer et son équipe ont conçu le test de dépistage RADAR. Traduit en 5 langues, il permet de détecter plus rapidement le delirium et de prodiguer les soins adaptés.
Les artisans de ce projet
Philippe Voyer
Professeur titulaire à la Faculté des sciences infirmières
Chercheur au Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ) du CIUSSS de la Capitale-Nationale
L’équipe
- 7 chercheurs chevronnés provenant de 4 universités québécoises et d’un hôpital
- Une équipe de professionnels de recherche du CEVQ accompagnés d’un statisticien
Partenaires
- Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec (CEVQ)
- Hôpital de l’Enfant-Jésus
- Centre hospitalier Christ-Roi
- Hôpital du Saint-Sacrement
- Centre hospitalier Notre-Dame-de-Lourdes
- CSSS de la Vieille-Capitale
- CHA Hôtel-Dieu de Lévis
Comprendre le delirium
Désordre mental qui s’installe rapidement et fluctue, le delirium touche l’état de conscience, la cognition et le comportement. Surtout vu chez les aînés, ce trouble empêche de bien fonctionner, tant physiquement que mentalement. Selon le DSM-V, une référence sur les troubles mentaux, on compte parmi ses manifestations:
- la difficulté à rester éveillé
- le trouble du langage ou de la perception
- la désorientation
Outiller le corps infirmier
Philippe Voyer et son équipe ont détecté une importante lacune dans les outils existants pour dépister le delirium: le temps. Alors que les chercheurs peuvent passer le temps nécessaire avec leurs patients, la réalité est tout autre en pratique. Pour accélérer les vérifications à effectuer, l’équipe a développé un très court test, à réaliser à plusieurs moments de la journée.
Adapter le RADAR
Outil facile à utiliser, le Repérage actif du delirium adapté à la routine (RADAR) est calqué sur les besoins de ses utilisateurs. Ainsi, le personnel soignant peut dépister plus rapidement les symptômes, administrer les soins nécessaires, les adapter pour préserver l’autonomie des personnes atteintes et prévenir les conséquences sur leur santé cognitive. L’équipe a aussi développé des outils de formation numériques pour le corps infirmier.
Philippe Voyer travaille dans plusieurs centres de services et de services sociaux de la région de Québec pour améliorer le test RADAR.
L’équipe du Pr. Voyer travaille continuellement à améliorer l’outil. Régulièrement, elle se réunit pour discuter des différents cas rencontrés et faire les suivis nécessaires.
Le personnel soignant demande aux patients de dessiner une horloge. Cela permettra d'évaluer certains critères du test RADAR.
Pour remplir le test RADAR, le personnel soignant discute avec les patients. Une simple conversation permet de déceler la confusion ou la somnolence.
Duffield et ses collègues (2011) constatent une différence de 26% dans le taux de mortalité en comparant les pires et les meilleurs ratios de patients par infirmier.
La suite
Testé d’abord dans les hôpitaux et les centres d’hébergement, le RADAR continue sa progression. Philippe Voyer vise en effet à étendre son utilisation dans d’autres milieux cliniques, comme dans les unités de soins palliatifs, intensifs, d’urgence ou encore à domicile. Il désire également tester le RADAR auprès des adultes d’âge moyen.