Projet ILOT de l’école d’architecture : créer avec des matériaux abandonnés

16 novembre 2021- Les 6 et 7 novembre derniers, des étudiants et étudiantes au baccalauréat en architecture se sont réunis, le temps d’une fin de semaine, pour créer des structures à base de matériaux recyclés.

Le projet ILOT (installation ludique ouverte à tous), organisé par le comité Innovation, permet aux étudiants et étudiantes en architecture de se retrouver et de travailler avec des outils de menuiseries. C’est également une occasion pour les personnes qui étudient dans le Vieux-Québec de créer des liens avec le campus de l’Université Laval. Le projet s’inscrit dans la suite d’initiatives du projet Ensemble réduisons. Ce dernier vise la réduction à la source des articles à usage unique au sein de la communauté, notamment dans les services alimentaires du campus. Pour le projet ILOT, les participants et participantes ont récolté des matériaux en fin de vie aux abords des rues de la ville de Québec et à l’entrepôt LeSurplus de l'Université Laval afin de bâtir des structures habitables qui seront installées sur le campus Sainte-Foy de l’Université.

Du théorique à la pratique
Le comité Innovation est actif depuis longtemps à l’École d’architecture, il avait l’habitude de se réunir régulièrement dans le cadre d’ateliers avant la pandémie. Le comité est notamment à l’origine du projet SPOT (sympathique place ouverte à tous) qui fut très apprécié par la communauté de Québec. Plusieurs des personnes qui participent au projet ILOT sont ravies de pouvoir revivre un tel atelier qui leur permet de mettre en pratique leurs apprentissages grâce à un projet concret. La présidente du comité Innovation de l’École d’architecture, Marie-Gabrielle Poulin, était d’ailleurs très satisfaite de la mobilisation engendrée par le projet. Elle pense que le projet ILOT va stimuler le sentiment de fierté chez les personnes participantes. C’est une occasion pour elles de montrer leur savoir-faire et de se familiariser avec les outils de menuiserie présents dans les ateliers de l’École d’architecture.

Le projet ILOT a permis aux participants et participantes de mieux saisir l’importance de réduire à la source. Toutes et tous sont conscients que l’environnement prend de plus en plus de place et que de mettre aux déchets les objets qui n’ont plus d’utilités n’est plus la solution à préconiser. Les participantes et participants ont été divisés en trois équipes. Chacune d’entre elles a adopté une démarche et une approche différente, mais toutes souhaitaient montrer qu’il est simple de redonner vie à une chaise, une table ou encore une porte qui peut sembler démodée ou désuète.

Les équipes participantes ont été choquées par la quantité de déchets produits dans la ville de Québec, notamment lorsqu’elles ont trouvé des objets en excellent état qui ne demandaient qu’un peu de sablage et de peinture pour être remis à neuf.

Katherine Couture, une étudiante de première année à l’École d’architecture, mentionne que les gens ont maintenant l’habitude d’aller en friperie et de se procurer des vêtements de seconde main, mais que le réflexe n’est pas acquis pour les meubles.

Les artisans et artisanes du projet ILOT
La première équipe, composée de Marie-Gabrielle Poulin, Xavier Morneau, Émile Lampron et Vanhiou Marchand, ne sait pas exactement à quoi va ressembler leur projet final. Leur objectif est de créer un espace où les gens pourront s’asseoir, manger, mais aussi s’amuser. Entre autres, l’équipe souhaite créer un jeu d’échecs avec des matériaux recyclés et abolir les normes des objets, par exemple, en transformant des chaises trouvées dans le Vieux-Québec en un objet multifonctionnel.

Qu’est-ce qu’une chaise si on la retourne à l’envers ou sur le côté ? Et si on enlève le siège ? Ce sont toutes des questions qui guident leur processus artistique et qui les amènent à repousser les limites de l’objet. Avec leur création finale, l’équipe espère attirer l’attention grâce à une installation absurde et surprenante.

La deuxième équipe, composée de Emy Aubry, Katherine Couture, Antoine Perreault et Ryan Côté, a choisi comme objet principal une porte qu’elle souhaite transformer en table. Les personnes qui pourront s’asseoir à cette table se contempleront à travers un cadre. Cette création vise à poser un regard critique sur la société et à engager la conversation avec les utilisateurs et les utilisatrices. Une fois cette conversation engagée, l’équipe espère que les personnes iront se renseigner davantage sur la réduction des articles à usage unique.

Finalement, la troisième équipe espère que leur création, qui donne l’impression que des déchets émergent du sol, évoque aux personnes un dépotoir ou un site d’enfouissement. Elle souhaite illustrer l’oubli de l’objet qui suit le dépôt au bord de la rue. Les membres de cette équipe, soit Samuel Rivard, Estelle Duval, Michaël Fillion, Alfred Stephenson-Dubois, Marc-Antoine Roy et Thomas-Xavier Rousseau visent à engager un processus de réflexion avec cette installation inusitée.

Les créations réalisées dans le cadre du projet ILOT seront exposées prochainement dans les différents services alimentaires du campus de l’Université Laval.

Ensemble réduisons
Le projet Ensemble réduisons fait parler de lui depuis plusieurs mois. Avec l’objectif de réduire l’emploi d’articles à usage unique sur le campus, de nombreuses activités ont été organisées en 2021. À la session d’hiver, des ateliers de sensibilisation et de discussions ont donné lieu à un mur virtuel où les personnes participantes pouvaient s’exprimer sur leurs perceptions de l’usage de vaisselles réutilisables. Cet automne, un concours de design graphique a été lancé afin de permettre à la communauté de conceptualiser un logo qui servira à la campagne de marketing social qui aura lieu dans les prochains mois. De plus, l’équipe du projet a sondé la communauté universitaire quant à leurs habitudes de consommation d’articles à usage unique et réutilisables à la suite du retour en présentiel sur le campus.

N’hésitez pas à consulter les pages d’alimentation responsable ou de réduction des matières résiduelles si vous souhaitez en connaître davantage sur les initiatives à l’Université Laval. Vous pouvez également écrire à info@developpementdurable.ulaval.ca pour toutes questions.