Bernard Émond
Anthropologue, cinéaste et auteur
Doctorat honoris causa en anthropologie
Bernard Émond a admirablement su tisser des liens fructueux entre sa formation en anthropologie et son œuvre artistique. Reconnu pour ses huit longs métrages, salués par la critique et qui ont été maintes fois primés ou sélectionnés par les grands festivals internationaux, il s'est aussi illustré par ses écrits littéraires et de critique sociale.
Dans les années 1970, Bernard Émond réalise ses premiers documentaires au Vidéographe et au Groupe d'intervention vidéo, dont il est un des membres fondateurs. Au même moment, il rédige un mémoire de maîtrise sur le cinéma ethnographique, puis enseigne l'anthropologie au cégep et comme chargé de cours à l'Université de Montréal. Attiré par la culture inuite, il travaille à partir des années 1980 dans le Grand Nord à la formation d'équipes de production vidéo pour Taqramiut Nipingat au Nunavik et, plus tard, pour l'Inuit Broadcasting Corporation au Nunavut. Son contact avec le Nord affine sa perception de la fragilité des cultures, qui deviendra un véritable fil conducteur de son œuvre. À cette époque, il publie aussi des textes d'idées, notamment dans Recherches amérindiennes au Québec et Le temps fou.
À partir des années 1990, il se consacre principalement au cinéma. Il signe cinq documentaires, puis entreprend son premier long métrage de fiction, La femme qui boit, en nomination pour cinq prix Jutra et autant de prix Génie. Suivent 20h17, rue Darling et La neuvaine, qui le consacrent en tant que cinéaste de premier plan. Il est aussi l'auteur du scénario de Ce qu'il faut pour vivre, qui a obtenu les prix Jutra et Génie du meilleur scénario en 2009. Autant dans son œuvre cinématographique que littéraire – qui comprend essais, nouvelles, roman et livre pour enfants –, cet anthropologue a posé un regard critique sur le monde contemporain, s'intéressant notamment au rôle de l'image, à la perte de repères et au délitement des liens sociaux.
Crédit photo: Hélène Bouffard