Bibiane Courtois
Infirmière et militante
Doctorat honoris causa en sciences infirmières
En 1967, une jeune femme de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh commence sa carrière à l'hôpital Ste-Élisabeth de Roberval. Première infirmière laïque de cet établissement psychiatrique, elle s'engage rapidement dans l'humanisation des soins dispensés aux personnes psychiatrisées. C'est cette humanité qui amènera Bibiane Courtois à devenir une infirmière remarquable ainsi qu'une grande défenseure des droits des femmes et de la culture des Premiers Peuples.
Femme de cœur, Bibiane Courtois développe dans les années 1980 un programme pour améliorer les soins offerts aux personnes âgées, inspiré du modèle infirmier de Virginia Henderson. Sensible à la dimension culturelle des soins, elle contribue également au développement d'approches adaptées à la culture des Premières Nations et implante plusieurs programmes de prévention en santé communautaire en milieu autochtone. Au cours de ses 31 années de service, elle est reconnue pour son expertise en soins psychiatriques et cardiovasculaires ainsi qu'en santé communautaire. Son souci constant d'offrir des soins de grande qualité a été récompensé par la prestigieuse Insigne du mérite de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec en 1998.
Parallèlement à sa carrière, Bibiane Courtois milite pour des causes sociales. À la fin des années 1960, elle n'accepte pas d'abandonner son statut d'Indienne, à la suite de son mariage avec un non-Indien, comme le prescrivait une clause discriminatoire de la Loi sur les Indiens de l'époque. Élue présidente de Femmes Autochtones du Québec en 1983, elle contribue à l'abolition de cette clause injuste pour les femmes autochtones, en 1985. Cet accomplissement lui vaut d'être la première femme autochtone nommée à la Commission des droits de la personne et au Conseil du statut de la femme du Québec.
Améliorer la condition de vie et la santé des gens ne cesse d'être au cœur de ses préoccupations. Dans les années 2000, devenue directrice du Musée amérindien de Mashteuiatsh, occupée à rapatrier des objets culturels de sa communauté, elle se voue toujours à la même cause. Selon elle, sauvegarder la culture d'un peuple, c'est une autre façon de se préoccuper de l'épanouissement de la santé de ses membres.
Crédit photo: Martin Gaudreault, artiste photographe professionnel SAC.