Jacques Beaulieu
Chercheur en optique et laser
Doctorat honoris causa en ès sciences
Jacques Beaulieu est considéré par plusieurs comme l'un des pères de l'optique-photonique dans la région de Québec. En effet, ce scientifique de renom a largement contribué à la reconnaissance de l'Université Laval en tant que pôle d'excellence dans ce domaine de pointe.
Né à Saint-Jean-sur-Richelieu, Jacques Beaulieu étudie d'abord la physique et les mathématiques, ce qui lui permet d'obtenir une maîtrise en sciences de l'Université McGill en 1954. Le jeune diplômé se joint ensuite au Centre de recherches pour la défense Valcartier (CRDV), où il participe à des travaux sur les radars et les engins téléguidés. En 1960, il conçoit et met au point deux nouveaux types de spectromètres à micro-ondes pour l'étude de la haute atmosphère. Ses travaux retiennent bientôt l'attention du Conseil de recherches pour la défense, qui lui accorde une bourse d'études. Il entreprend alors une thèse de doctorat sur la physique des interactions photons-phonons au King's College de l'Université de Londres.
En 1965, Jacques Beaulieu accepte de diriger un groupe de chercheurs et d'établir à Valcartier un laboratoire dans le domaine de l'électro-optique. Ses travaux le conduisent à la découverte du laser au bioxyde de carbone à pression atmosphérique et excitation transversale, percée scientifique de première importance qui procurera au CRDV une renommée internationale. La divulgation de cette découverte en 1970 attire immédiatement l'attention de tous les grands laboratoires scientifiques américains et européens, circonstance dont Jacques Beaulieu tire parti pour établir des projets de coopération, notamment avec le Laboratoire de recherches en optique et lasers (LROL) de l'Université Laval, l'Institut de recherche d'Hydro-Québec (IREQ) et l'Institut national de la recherche scientifique (INRS-Énergie).
Tout en poursuivant ses activités de recherche, Jacques Beaulieu prend part aux travaux de nombreux comités, par exemple le conseil d'administration du Centre de recherche sur les atomes et les molécules de l'Université Laval, le comité de sélection du programme Formation de chercheurs et action concertée du ministère de l'Éducation du Québec, le comité canadien de la Commission internationale de l'optique, ainsi que le comité de révision des programmes du Conseil national de recherches du Canada.
Bien entendu, les réussites et les découvertes qui émaillent la carrière de Jacques Beaulieu lui valent l'estime et l'admiration de toute la communauté scientifique. En 1971, l'ACFAS lui décerne la médaille Archambault pour sa contribution remarquable à l'avancement des sciences au Québec. Plus tard, en 1980, il devient le premier récipiendaire de la médaille J.-Armand-Bombardier en reconnaissance de son apport exceptionnel à la physique industrielle et appliquée au Canada français. En 1978, la Société royale du Canada lui octroie la médaille Thomas-Eadie, remise au jeune scientifique dont les recherches ont le plus profondément influencé l'économie et l'industrie canadiennes.
Élu membre de la Société royale du Canada en 1980, Jacques Beaulieu reçoit par la suite plusieurs autres distinctions honorifiques tant au Canada qu'à l'étranger, notamment le prix Dennis-Gabor que lui attribue la prestigieuse Society of Photo-optical Instrumentation Engineers en 1986, afin de souligner l'importance de sa contribution à la technologie des lasers. Enfin, en juin 1999, le gouvernement québécois lui décerne le titre de Grand Officier de l'Ordre national du Québec.