François Pothier
Professeur émérite
Pionnier dans la recherche sur les modifications génétiques par transgenèse chez l'animal, le professeur François Pothier a connu tôt en carrière une renommée internationale. La nature de ses travaux l'a projeté à l'avant-scène pour débattre des questions éthiques liées à la production d'organismes génétiquement modifiés (OGM), au bien-être animal, au clonage, aux xénogreffes et à la grossesse de substitution. Biologiste de renom, François Pothier s'est démarqué comme pédagogue animé par le plaisir de faire apprendre, voire de démocratiser la science aux yeux du plus large public possible.
La recherche au service de sa communauté
«C'est le plus beau métier du monde! On nous paie pour imaginer, pour créer, pour inventer, pour susciter l'intérêt des jeunes, pour faire naître des passions…» Telle est la conception de François Pothier à l'égard de l'enseignement. Dépassant la simple transmission de connaissances, il n'a jamais hésité à transcender la science pour amener les étudiantes et les étudiants à réfléchir, que ce soit sur leur rôle d'agronome ou sur les valeurs qui enrichissent leur savoir-être. Ses qualités de pédagogue sont incontestables: preuve en est l'évaluation toujours élogieuse de ses cours, de même que l'obtention du Prix Paul-Gervais pour l'excellence en enseignement, remis par la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation, et du prix Teaching Award of Merit, décerné par la National Association of College and Teachers of Agriculture. La réussite étudiante lui a toujours importé, ce qui l'a poussé à innover pour soutenir celles et ceux qui vivent des difficultés en collaborant à la création du Centre d'aide à l'écriture et à l'organisation de l'événement «Longue soirée antiprocrastination».
François Pothier a laissé sa marque dans le milieu scientifique sur la scène scientifique internationale. Biologiste de haut niveau, il a maintenu des activités de recherche pointues sur les modifications génétiques par transgenèse et il a accumulé les brevets. Les controverses soulevées par la manipulation du vivant, particulièrement la transgenèse et le clonage, l'ont bien sûr amené à parler de ces questions sur la place publique, dans les médias. Loin de fuir la controverse, il a plutôt saisi ces occasions pour informer le grand public, la population étudiante et les autorités afin de leur expliquer le bien-fondé de la science. Devant la nécessité de clarifier les enjeux éthiques associés à ses travaux, il a participé à la création du Groupe de réflexion sur les animaux transgéniques, qui réunit non pas uniquement des chercheuses et des chercheurs dans le domaine de la biologie, mais aussi des philosophes, des juristes et des spécialistes de la bioéthique. Cette nouvelle orientation l'a conduit à publier plusieurs ouvrages et articles sur des questions éthiques et à prononcer des conférences devant des organismes d'envergure internationale, comme le Comité international de bioéthique de l'Unesco, de même que devant le Sénat canadien et de grandes agences gouvernementales fédérales. Il a en outre siégé à la Commission de l'éthique en science et en technologie du Québec dès sa création, soit de 2001 à 2008. Ainsi, loin de l'enfermer dans une tour d'ivoire, ses réalisations scientifiques l'ont plutôt rapproché du grand public.
Nommé président de la Commission des études, François Pothier y a trouvé un lieu d'échanges, de démocratie et de respect des plus enrichissants. Il a terminé sa carrière de noble façon à la fonction de vice-recteur adjoint aux études, et ce, pour la durée complète du mandat qui lui avait été confié.
Par ses qualités de communicateur et de vulgarisateur, de même que par sa grande rigueur scientifique, François Pothier a été et demeure un formidable ambassadeur pour l'Université Laval. Il a contribué à établir des ponts durables et transparents entre les milieux de la recherche et de l'enseignement vers ceux de la société en général. L'apport du professeur Pothier aux réflexions sur des questions éthiques et scientifiques est majeur et rend honneur à la mission qui est celle de l'Université Laval.