Éméritat
L'éméritat est la plus haute reconnaissance que l'Université Laval peut accorder à un membre du corps professoral.
2022
Michel G. Bergeron
Professeur émérite
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Infectiologue de renommée internationale et fondateur du plus grand centre de maladies infectieuses au Canada, le Dr Michel G. Bergeron s'est distingué à la fois comme professeur, chercheur, médecin clinicien et entrepreneur durant ses 48 années de carrière à l'Université Laval et au CHU de Québec-Université Laval. Il a notamment révolutionné le diagnostic des infections en créant les dix premiers tests PCR approuvés par la Food and Drug Administration (FDA), aujourd'hui commercialisés dans une cinquantaine de pays.
Chercheur innovateur et influent
Après s'être spécialisé dans le traitement des maladies infectieuses à l'Université Tufts à Boston, le Dr Bergeron met sur pied le Laboratoire et service d'infectiologie du Centre hospitalier de l'Université Laval – aujourd'hui Centre de recherche en infectiologie de l'Université Laval (CRI) – en 1974, à une époque où la spécialité n'existait pas encore au Canada. Soucieux de participer au développement de cette branche de la médecine, ce pionnier canadien a cofondé quelques sociétés savantes, telles la Société canadienne des maladies infectieuses, l'Inter-American Society of Chemotherapy et l'Association canadienne de recherche sur le VIH. Le CRI, qu'il a dirigé jusqu'en 2016, accueille aujourd'hui plus de 200 chercheuses et chercheurs et est reconnu comme l'un des plus grands centres de recherche en maladies infectieuses de l'Amérique du Nord.
Dans les années 1980, pour lutter contre le nouveau fléau mondial, Michel G. Bergeron cofonde l'Unité de recherche clinique sur le VIH/SIDA au CHUL, ce qui l'amène à créer dans la décennie suivante le condom invisible, un gel vaginal microbicide imperceptible par le partenaire. Doué d'une grande créativité et épris de technologie, il s'intéresse rapidement à la génomique et conçoit les premiers tests PCR qui détectent les microbes et leurs gènes de résistance en moins d'une heure. Cette innovation a donné naissance à deux compagnies d'importance à Québec, Infectio Diagnostic (aujourd'hui Becton Dickinson) et GenePOC (aujourd'hui Meridian Bioscience), qui produisent des inventions issues du CRI, soit 10 tests moléculaires rapides et l'instrument Revogene.
Avec plus de 525 articles cités plus de 21 000 fois, le professeur Bergeron possède un exceptionnel indice h de 68. Auteur d'une cinquantaine de chapitres de livres, il a aussi prononcé plus de 600 conférences et est titulaire de 35 brevets canadiens, américains et européens.
Homme passionné et engagé
Au cours de sa carrière, le professeur Bergeron a transmis son savoir à quelque 7000 étudiantes et étudiants de 1er cycle et en a formé plus de 80 aux cycles supérieurs. Directeur du Département de microbiologie pendant 8 ans, il a modernisé l'enseignement de cette discipline en fusionnant sciences fondamentales et sciences cliniques. Son désir de communiquer sa passion pour la science ne s'est toutefois pas limité au niveau universitaire. En 1998, il a créé le programme Chercheur d'un jour pour initier les jeunes du secondaire à la recherche scientifique.
Outre son apport aux équipes éditoriales de maintes revues scientifiques, le Dr Bergeron a été invité à siéger à de nombreux comités consultatifs, comme ceux de Grands Défis Canada, du Conseil des académies canadiennes et de l'Agence spatiale canadienne. Pour souligner son engagement et ses réalisations remarquables, il a reçu 56 distinctions, dont le prix Louis-Pasteur de l'Association des médecins microbiologistes infectiologues du Québec, le prix Wilder-Penfield (Prix du Québec pour la recherche biomédicale) et le Prix principal d'innovation de la Fondation Ernest-C.-Manning. Il a également été nommé officier de l'Ordre national du Québec, membre de l'Ordre du Canada et a été intronisé au Temple de la renommée médicale canadienne.
Jean-Pierre Brun
Professeur émérite
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Titulaire de la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail pendant deux décennies, Jean-Pierre Brun est un pionnier dans son domaine. Il a d'ailleurs mis sur pied le premier MBA au monde spécialisé en management de la santé et de la sécurité du travail, en plus d'avoir judicieusement conseillé un grand nombre d'organismes gouvernementaux, d'entreprises et de syndicats.
Ouvrir un nouveau champ disciplinaire
C'est grâce à l'engagement et au savoir-faire du professeur Brun que la Faculté des sciences de l'administration (FSA) est devenue un pôle d'excellence dans la gestion de la santé et de la sécurité du travail (SST). Dès 1998, ce précurseur dans le domaine se distingue en obtenant le prix Hermès d'excellence en recherche de la FSA. En 2000, il devient titulaire de la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail et innove en créant une maîtrise en administration des affaires (MBA) dans ce champ d'études. Ce MBA, qui jouit aujourd'hui d'une solide réputation à l'échelle nationale et internationale, fait d'ailleurs l'orgueil de la FSA, qui compte désormais 5 autres professeures et professeurs spécialisés dans le secteur de la santé organisationnelle.
Afin de soutenir le développement des savoirs liés à la SST et de structurer la recherche collaborative dans ce domaine, Jean-Pierre Brun fonde en 2002 le Réseau québécois de recherche en santé et sécurité du travail, qui a regroupé plus d'une centaine de chercheuses et chercheurs.
Au cours de sa carrière, le professeur Brun a formé plus de 200 étudiantes et étudiants au management de la SST, en plus d'en avoir dirigé 29 aux cycles supérieurs.
Favoriser concrètement la santé des travailleuses et travailleurs
Reconnu pour ses réalisations scientifiques innovantes, Jean-Pierre Brun s'est, entre autres, penché sur la prise en charge de la SST dans les PME, la reconnaissance au travail et les stratégies de prévention du stress. En 2005, il a publié un coffret intitulé La reconnaissance au travail, tiré à plus de 5 000 exemplaires et téléchargé plus de 10 000 fois. Il est également l'auteur de 5 ouvrages, dont Le pouvoir de la reconnaissance qui s'est mérité le prix Reconnaissance RH dans la catégorie «Livre de l'année» remis par l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés. Récemment, il a coécrit l'ouvrage Santé psychologique au travail et COVID-19 pour favoriser le mieux-être en ces temps de pandémie.
Son expertise l'a également amené à agir auprès des décideurs publics et des organisations, particulièrement pour améliorer les stratégies de prévention. Il a notamment fait partie du collège d'experts de l'Institut national de la statistique et des études économiques de France pour définir les orientations nationales en matière de prévention des risques psychosociaux au travail, et il a été conseiller scientifique pour la Commission des normes du travail relativement à la prévention du harcèlement psychologique au travail ainsi que pour la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail en ce qui concerne les dispositions pour prévenir les risques psychosociaux au travail. Sa précieuse contribution au monde du travail lui a valu, en 2005, le Prix Canada pour l'excellence dans la catégorie «Milieu de travail sain» du Conseil canadien pour un milieu de travail sain et, en 2020, le Prix du mérite professionnel de la Société québécoise de psychologie du travail et des organisations.
Gaston De Serres
Professeur émérite
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Spécialisé dans la prévention et le contrôle des maladies infectieuses évitables par la vaccination, le Dr Gaston De Serres est réputé à l'échelle mondiale pour ses travaux sur l'efficacité et la sécurité des vaccins. Cet épidémiologiste est par ailleurs l'un des piliers de l'Institut national de santé publique du Québec, où il agit à titre de médecin-chef du Groupe scientifique en immunisation.
Professeur et médecin inspirant
Au début des années 1980, Gaston De Serres, fraîchement diplômé, commence à pratiquer la médecine familiale, d'abord en Afrique, puis à Québec. Quelque dix ans plus tard, il travaille en santé publique, dans le domaine du contrôle des maladies infectieuses, tout en poursuivant des études en épidémiologie, s'attachant plus particulièrement à l'étude de la vaccination contre la rougeole. Devenu spécialiste de l'immunisation, il cofonde au milieu des années 1990 le Groupe scientifique en immunisation, aujourd'hui un pôle majeur des recherches sur la vaccination au Canada. Depuis 1997, il est professeur à la Faculté de médecine, où il a dirigé ou codirigé 30 étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs.
Recruté par l'Institut national de santé publique dès sa fondation en 1998, le Dr De Serres est également rattaché à l'Axe des maladies infectieuses et immunitaires du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval. Reconnu pour la qualité de ses travaux sur l'épidémiologie des maladies évitables par l'immunisation, l'investigation des effets secondaires des vaccins et l'efficacité des programmes de vaccination, il est l'auteur de plus de 300 articles scientifiques publiés dans des revues prestigieuses.
Pour honorer ses accomplissements remarquables dans les domaines clinique, de la recherche et de l'enseignement ainsi que son apport hors du commun à la profession médicale, le Collège des médecins du Québec lui a attribué son prix Excellence en 2021.
Éminent expert de la vaccination
Parmi ses réalisations d'exception figure le devis de recherche Test-negative design, qui a révolutionné en 2003 l'évaluation des vaccins. Cette approche méthodologique inédite, maintenant employée partout sur la planète pour estimer chaque saison l'efficacité des vaccins contre l'influenza, est également celle la plus utilisée pour évaluer l'efficacité des vaccins contre la COVID-19.
Cet expert a été invité à siéger à plusieurs conseils scientifiques, dont le Comité sur l'immunisation du Québec, le Comité sur l'élimination de la rougeole et de la rubéole du Canada, le Comité consultatif national de l'immunisation du Canada et le Réseau de recherche sur l'influenza de l'Agence de la santé publique du Canada. Ses compétences sont également reconnues au-delà des frontières puisqu'il a été consultant pour l'Organisation mondiale de la santé et l'Organisation panaméricaine de la santé ainsi que chercheur invité aux Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis. D'ailleurs, son engagement admirable envers la vaccination a été salué par le prix Dr. John Waters Memorial Public Health, qui récompense une contribution exceptionnelle à des programmes et à des politiques de santé publique et d'immunisation.
Dernièrement, le professeur De Serres a joué un rôle majeur dans la société québécoise, étant au cœur de la gestion provinciale de l'épidémie de SARS-CoV-2, virus sur lequel il mène actuellement plusieurs travaux. Avec dévouement, il s'est notamment impliqué dans la vulgarisation scientifique des effets du coronavirus et de la vaccination, accordant plus de 850 entrevues sur le sujet. Plusieurs médias, tels L'Actualité et La Presse, lui ont d'ailleurs rendu hommage pour sa grande disponibilité et sa générosité envers les médias d'information durant la pandémie.
Bernard Fortin
Professeur émérite
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Titulaire d’une chaire de recherche du Canada pendant près de quinze ans, le réputé économiste Bernard Fortin s’est distingué dans plusieurs champs de sa discipline, dont l’économie du travail, l’analyse économique des interactions sociales et l’économie de la santé. Chercheur invité dans de nombreuses universités étrangères, il est considéré comme l’un des plus grands chercheurs en science économique du pays.
Des contributions notoires
Embauché par l’Université Laval en 1973, le professeur Fortin est rapidement devenu une référence dans son domaine. À titre d’exemple, il a codéveloppé un modèle de l’offre de travail d’un couple en ménage pour négocier la répartition des ressources entre conjoints. Ce modèle est maintenant un outil de base en économie du travail pour étudier le partage des revenus au sein des familles et analyser les inégalités intra-ménages. Il a également publié des travaux influents sur les effets de pairs dans les réseaux sociaux. Cette recherche, dont l’approche a été étendue à l’étude de la transmission sociale de comportements tels que la consommation de malbouffe conduisant à l’obésité, est aujourd’hui considérée comme un apport majeur dans l’analyse des interactions sociales.
Titulaire de la Chaire du Canada en économie des politiques sociales et des ressources humaines de 2001 à 2015, Bernard Fortin est un chercheur reconnu pour sa polyvalence. Au cours de sa longue carrière, il s’est, entre autres, penché sur les effets de pairs dans la performance scolaire, l’incidence de divers modes de rémunération des médecins sur le volume et la qualité des services médicaux, ainsi que l’influence de la fiscalité et des transferts sociaux sur la décision de travailler dans l’économie souterraine. Auteur de près de 60 articles publiés dans les plus grandes revues, il a aussi rédigé 30 chapitres d’ouvrages collectifs. Selon Google Scholar, ses publications ont été citées plus de 7 000 fois.
Homme très engagé dans l’avancement de la recherche, il a fondé et dirigé le Laboratoire du Centre interuniversitaire québécois de statistiques sociales de l’Université Laval ainsi que le Centre interuniversitaire sur le risque, les politiques économiques et l’emploi. Il a également été membre de plusieurs conseils et organisations, notamment le comité consultatif de l’observation de Revenu Canada, le comité d’évaluation de la Fondation canadienne de l’innovation et la Société canadienne de science économique, de laquelle il a été président.
Une expertise reconnue
Chercheur invité dans des universités et des centres de recherche de renom, tels le MIT, l’Université Columbia, Paris School of Economics, l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l’Université d’Aix-Marseille, l’Université Virginia Tech, l’Université Lumière-Lyon 2 et le Centre de recherche en économie et statistique (en France), il est également un professeur hautement apprécié, qui a dirigé ou codirigé 80 étudiantes et étudiants à la maîtrise, 23 au doctorat, et supervisé 10 stagiaires postdoctoraux.
L’originalité de sa pensée et la pertinence de son œuvre sont si remarquables qu’il est le lauréat de distinctions fort prestigieuses. Fellow du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO), de l’Institute of Labor Economics ainsi que de la Canadian Economic Association, il a reçu en 1997 le prix Marcel-Dagenais de la Société canadienne de science économique, qui récompense tous les 3 ans les réalisations exceptionnelles d’un chercheur canadien en économique, et en 2004 le prix Gérard-Parizeau, qui couronne une carrière dans la recherche en gestion, en assurance ou en économie. Il est, de plus, membre de la Société royale du Canada depuis 2000.
Geneviève Fournier
Professeure émérite
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Directrice du Centre de recherche et d'intervention sur l'éducation et la vie au travail (CRIEVAT) pendant 17 ans, Geneviève Fournier a mené de brillants travaux sur le rapport au travail et les parcours professionnels contemporains. C'est notamment son œuvre et sa réputation qui ont permis à l'Université Laval de devenir membre de la Chaire UNESCO sur l'orientation et le conseil tout au long de la vie.
Au diapason de la société
Avec les profondes mutations du marché du travail des dernières décennies, les modèles théoriques rattachés aux sciences de l'orientation nécessitaient d'être revus. Ayant participé à 26 projets de recherche d'envergure, Geneviève Fournier a contribué de façon significative à cet effort de renouvellement de la discipline, notamment par le caractère novateur des problématiques qu'elle a étudiées et de leur diversité: allongement des trajectoires d'insertion socioprofessionnelle et enjeux de précarisation, conciliation travail / vie personnelle, bien-être au travail, rapport au travail, etc. La compréhension nouvelle des cheminements professionnels – désormais individualisés, imprévisibles et marqués de multiples transitions, ruptures et points tournants– l'a notamment menée à coconcevoir un cadre d'analyse à cinq axes des parcours professionnels contemporains, émanant de l'intégration de plusieurs de ses travaux de recherche.
Pionnière en matière de mobilisation des connaissances pour les milieux de pratique, Geneviève Fournier a publié une vingtaine de documents de vulgarisation et a été invitée à animer maints séminaires, ateliers et activités de formation continue. Soucieuse d'établir un dialogue entre la recherche universitaire et le monde du travail, elle a créé en 1995 la méthode Interagir, une stratégie d'orientation et d'insertion professionnelle toujours utilisée au Canada et en France.
En quelque 30 ans de carrière, la professeure deviendra une référence incontournable au regard de sa propre expertise. Elle a rédigé plus d'une centaine d'articles, produit 19 rapports de recherche, codirigé 10 ouvrages collectifs et 7 numéros thématiques de revue ainsi que publié 5 livres. Conférencière recherchée, elle a prononcé 90 communications, dont près de la moitié à l'étranger. Elle a également été responsable de 27 événements scientifiques, dont une quinzaine de rassemblements internationaux.
Un héritage inestimable
En 1990, Geneviève Fournier a participé à la création du Centre de recherche sur le développement de carrière, rebaptisé en 1999 Centre de recherche et d'intervention sur l'éducation et la vie au travail (CRIEVAT). Ce nouveau nom accompagnait une restructuration majeure du centre, alors dirigé par la professeure Fournier. Depuis, le CRIEVAT, l'une des rares structures de recherche au Canada consacrées à l'étude des relations individu-formation-emploi, a reçu le statut de centre d'excellence de l'Université Laval à 3 reprises. Aujourd'hui, il regroupe 78 membres étudiants ainsi que 44 chercheuses et chercheurs provenant des quatre coins du monde. Par ailleurs, c'est en s'appuyant sur le leadership de la professeure Fournier, sur ses travaux et sur ceux des autres membres du CRIEVAT que l'Université Laval a pu devenir membre de la Chaire UNESCO sur l'orientation et le conseil tout au long de la vie et du Réseau UNITWIN pour l'accompagnement à l'orientation des personnes vers le travail décent et le développement durable.
Vice-doyenne aux études supérieures et à la recherche de la Faculté des sciences de l'éducation de 2004 à 2006, Geneviève Fournier n'a cessé de s'impliquer pour le bien-être de la communauté étudiante. Elle a notamment mis sur pied en 1998 puis administré pendant 17 ans le Programme de soutien à la recherche du Fonds Desjardins en développement de carrière de la Fondation de l'Université Laval. Ce fonds, qui détient aujourd'hui un actif de plus d'un million$, permet de soutenir financièrement des étudiantes et étudiants ainsi que des personnes diplômées dans leurs activités scientifiques, ce qui constitue un précieux legs pour l'Université.
Clermont Gauthier
Professeur émérite
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Titulaire de la première Chaire du Canada en éducation, Clermont Gauthier s’est brillamment distingué par ses recherches sur l’efficacité des diverses stratégies pédagogiques. Sommité dans son domaine, il a été appelé à mettre ses compétences au service de la société, notamment en rédigeant une politique en matière de formation des enseignants pour le ministère de l’Éducation du Québec, qui a servi par la suite de modèle dans d’autres pays.
Repenser la formation des enseignantes et enseignants
Au début des années 1980 se répand aux États-Unis un mouvement de détraction du système éducatif dont le principal argument est que si l’éducation se révèle de piètre qualité, c’est que le personnel enseignant est mal formé. De cette critique naît dans les universités un fort engouement pour des recherches visant à professionnaliser le travail enseignant et à identifier les pratiques exemplaires en enseignement. C’est dans ce contexte d’effervescence que Clermont Gauthier, enseignant de formation, est engagé comme professeur à l’Université Laval. Rapidement, il cofonde le Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante, dont il a été membre du comité directeur jusqu’en 2019. Ce centre d’excellence au rayonnement international réunit aujourd’hui plus de 500 membres chercheuses et chercheurs, étudiantes et étudiants à la maîtrise et au doctorat. Il est encore le seul centre de recherche au Canada consacré exclusivement à l'étude de l'enseignement et de la profession enseignante.
Depuis son embauche, le professeur Gauthier n’a cessé d’œuvrer à améliorer la formation initiale et continue du personnel enseignant, notamment avec la publication de 53 ouvrages, 51 rapports de recherche, près de 150 articles et plus de 70 chapitres de livre. Il a également prononcé près de 400 communications. En outre, de 2001 à 2015, il a été titulaire de la Chaire de recherche du Canada en étude de la formation à l’enseignement.
Pendant sa carrière universitaire, le professeur Gauthier a dirigé jusqu’à la graduation 40 étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs et 6 stagiaires postdoctoraux. C’est par ailleurs la notoriété du chercheur qui a attiré ces postdoctorants à l’Université Laval, tous de l’international.
Inspirer ici et ailleurs
La grande renommée de Clermont Gauthier l’a également amené à jouer un rôle de premier plan dans les politiques d’éducation québécoises. En 2001, il a notamment corédigé La formation à l'enseignement – Les orientations – Les compétences professionnelles, un plan du ministère de l’Éducation du Québec à partir duquel les universités québécoises ont produit leurs nouveaux programmes de formation à l’enseignement. Ce document a également servi de base à des programmes référentiels semblables en France et en Suisse. Homme éloquent, il a également été un expert très sollicité par les médias, particulièrement lors de la réforme de l’enseignement.
L’engagement du professeur Gauthier envers une éducation de qualité a largement dépassé nos frontières. Impliqué dans plusieurs projets liés à la formation des enseignants en Afrique et au Brésil, il a été chercheur invité par l’UNESCO pour préparer un rapport de recherche dans le cadre de l’importante étude Education for All – The Quality Imperative. Il a également été responsable de la rédaction du rapport du Québec dans le cadre d'une vaste étude internationale commandée par l'Organisation de coopération et de développement économiques.
Nommé membre de l’Académie des sciences sociales de la Société royale du Canada pour ses nombreux accomplissements remarquables, il a également reçu le prestigieux prix ACE-Whitworth, remis tous les 3 ans à une chercheuse ou un chercheur canadien qui a profondément influencé les politiques et les pratiques en éducation au pays.
Jean-Marie Konrad
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Grand théoricien de la gélivité des sols, Jean-Marie Konrad a été titulaire de deux chaires de recherche industrielle sur une période de 20 ans. Alliant adroitement recherches fondamentales et appliquées, il a développé de précieux outils dans les domaines des fondations, des routes, des barrages, des pipelines et des mines, contribuant ainsi au développement du Grand Nord.
Une théorie salutaire pour les milieux nordiques
À la tête de deux chaires de recherche industrielle du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, Jean-Marie Konrad a toujours travaillé de pair avec des firmes de génie-conseil et des laboratoires privés, favorisant les partenariats axés sur la recherche durable avec des retombées concrètes. Par exemple, ses travaux dans le domaine des chaussées ont permis la mise au point d’outils de conception prenant en compte l’action du gel et des autres phénomènes thermiques. D’autres travaux ont contribué à l’élaboration de méthodes de mesure et d’échantillonnage in situ, notamment le piézocône qui fait maintenant partie des outils usuels de caractérisation des sols ainsi que l’échantillonnage par la gélatine.
Le réputé chercheur a aussi contribué à la compréhension du comportement mécanique des matériaux de construction sous sollicitation sismique et au développement de modèles pour prédire les déformations des grands barrages en remblai. D’ailleurs, ses recherches dans ce domaine ont amené une meilleure compréhension des phénomènes d’érosion interne responsables de près de la moitié des ruptures ou autres incidents répertoriés dans le monde.
À ces contributions remarquables s’ajoute sa théorie sur la gélivité des sols qui, combinée aux modèles de description des sols, constitue encore à ce jour la seule qui soit réellement applicable en ingénierie pour prédire l’action du gel des sols dans les pays nordiques .
Toujours actif, le professeur Konrad collabore présentement à la mise au point d’une nouvelle cellule triaxiale à cylindre creux pour la caractérisation des sols sous sollicitation sismique.
Il n’est guère étonnant que le père de cette série d’innovations jouisse d’une réputation fort enviable, aussi tributaire des quelque 300 articles scientifiques – dont plusieurs primés – qu’il a publiés. Cette immense notoriété lui a notamment permis d’être nommé vice-président de la Société canadienne de géotechnique en 2012 et en 2013. De plus, il est un expert très prisé dans les projets plus délicats et les causes juridiques.
Un enseignement recherché
Une grande partie des ingénieures et ingénieurs canadiens ont eu la chance de bénéficier indirectement de ses enseignements puisque Jean-Marie Konrad a rédigé une portion du très consulté Manuel canadien d’ingénierie des fondations. De manière plus directe, il a formé plus de 80 étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs et stagiaires postdoctoraux, en plus d’avoir côtoyé celles et ceux qui ont fréquenté les laboratoires de géotechnique de l’Université Laval, sous sa responsabilité pendant de nombreuses années.
Pour souligner la qualité indéniable de ses travaux et leur incidence majeure dans la pratique de l’ingénierie, de nombreuses distinctions lui ont été décernées. Fellow de l’Académie canadienne du génie et de de l’Institut canadien des ingénieurs, le professeur Konrad a, entre autres, reçu le Prix du ministère des Affaires municipales et de la Métropole et le prix Roger-J.E.-Brown, remis tous les deux ans par la Société canadienne de géotechnique, pour une contribution exceptionnelle à la science concernant le pergélisol. En 2018, il a été décoré de la médaille commémorative du 150e anniversaire du Sénat, en reconnaissance de son apport significatif à la société canadienne.
Claude Lafleur
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Le grand médiéviste Claude Lafleur s'est imposé comme la référence internationale en matière d'enseignement de la philosophie à la Faculté des arts de l'Université de Paris au XIIIe siècle. Il est hautement respecté pour ses minutieuses éditions critiques de textes philosophiques ainsi que pour son implication dans plusieurs groupes de recherche et comités ici et à l'étranger.
Des ouvrages inédits
L'expertise de Claude Lafleur dans les textes didactiques latins du XIIIe siècle a été reconnue dès le début de sa carrière, en 1988, avec la parution de ses Quatre introductions à la philosophie au XIIIe siècle. Depuis, il est le spécialiste incontesté des textes didactiques rédigés par les maîtres ès arts de l'Université de Paris, alors plus grand centre d'études supérieures de l'Europe. De ce corpus d'une valeur inestimable pour l'histoire de l'enseignement universitaire, il a analysé le texte le plus célèbre, Guide de l'étudiant d'un maître anonyme. La publication de ce texte lui a permis d'organiser en 1993 un colloque international réunissant les plus grands chercheurs du monde sur chacune des matières couvertes par le Guide.
Depuis les années 1990, sans discontinuer, Claude Lafleur a publié, principalement avec sa collaboratrice de toujours, Joanne Carrier, maintes éditions critiques de textes inédits contemporains de la naissance des universités. Il a également effectué des études rigoureuses sur les plus grands penseurs du Moyen Âge, dont Boèce, Abélard, Thomas d'Aquin, Guillaume d'Ockham et Pétrarque, notamment en ce qui concerne les universaux, l'intuition, l'abstraction, les concepts, la division des sciences et l'amitié. Il a d'ailleurs dirigé plusieurs numéros thématiques de la revue Laval théologique et philosophique sur certains de ces philosophes majeurs. De plus, il a été invité à codiriger, pour la prestigieuse maison d'édition Vrin, la série Logica vetus, qui regroupe traductions, éditions critiques et études relatives aux œuvres logiques de Boèce.
Le professeur Lafleur est l'auteur de 109 publications en 6 langues (français, anglais, allemand, espagnol, portugais et latin), sans parler des publications en cours. Il a su communiquer sa passion pour la lecture des sources anciennes et médiévales dans quelques 80 cours et plus de 30 séminaires. Plusieurs des personnes diplômées sous sa direction occupent maintenant des postes et perpétuent ce type de formation.
Un chercheur d'envergure
Fondateur du Laboratoire de philosophie ancienne et médiévale (LAPAM) en 1992, Claude Lafleur s'est généreusement impliqué à l'Université Laval, notamment pour l'Institut d'études anciennes et médiévales (IEAM), dont il est un membre fondateur, le Comité-conseil de la Bibliothèque et la Commission de la recherche. Pour parfaire la formation des étudiantes et étudiants et faire rayonner l'établissement, il a organisé et présidé 90 conférences-midi du LAPAM et 108 Midis de l'IEAM. Pendant la pandémie, il a, par ailleurs, créé une nouvelle série de conférences virtuelles, les Colloquia Quebecensia.
Membre du comité éditorial de revues savantes au Canada et en Argentine, le professeur Lafleur a aussi été membre du Comité international du vocabulaire des institutions et de la communication intellectuelles au Moyen Âge et du Collège d'examinateurs des chaires de recherche du Canada. Pendant sa carrière, il a organisé plus de 300 rencontres universitaires et a prononcé plus de 120 allocutions, notamment plusieurs conférences inaugurales. Ce fut d'ailleurs le cas lors d'un colloque international organisé en son honneur en Argentine. Autre preuve de l'estime dont il jouit parmi les médiévistes, l'ouvrage Non est excellentior status: vaquer à la philosophie médiévale. Études offertes en hommage à Claude Lafleur, comprenant des contributions de 24 chercheuses et chercheurs de 10 pays, paraîtra en 2022.
Avec cette réputation internationale et ces accomplissements admirables il n'est guère étonnant que la Société royale du Canada l'ait accueilli au sein de l'Académie des arts, des lettres et des sciences humaines en 2020.
Guy Laforest
Professeur émérite
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Le grand politologue Guy Laforest s’est imposé à la fois comme une figure marquante de la science politique canadienne et comme un gestionnaire hors pair de plusieurs organisations éminentes de la vie universitaire et intellectuelle du pays. Professeur invité dans de nombreuses universités étrangères, il est aussi un expert du fédéralisme très sollicité par les médias.
Le fédéralisme et la place du Québec
Professeur respecté pour ses travaux sur l’histoire philosophique du politique ainsi que sur l’actualisation de la démocratie libérale au sein d’une école canado-québécoise de la diversité et de la démocratie, Guy Laforest est reconnu pour être un grand spécialiste des enjeux constitutionnels et référendaires au Canada. Proposer une interprétation critique du fédéralisme canadien et de la place du Québec dans ce système, au regard de la philosophie politique et de l’histoire intellectuelle, a été l’une de ses grandes préoccupations. Il a d’ailleurs été le politologue québécois le plus souvent interviewé par les médias du Canada anglais sur ce thème au cours des 30 dernières années. Le professeur Laforest a également réalisé des études approfondies sur deux figures politico-intellectuelles majeures, Pierre-Elliot Trudeau et Charles Taylor.
Auteur prolifique, il a rédigé 6 ouvrages, 82 chapitres d’ouvrages collectifs et 49 articles scientifiques. Directeur de 25 ouvrages collectifs, il a aussi dirigé une collection aux Presses de l’Université Laval qui comporte 49 titres et présenté plus de 225 communications savantes dans 5 langues différentes (français, anglais, espagnol, catalan et allemand). Il a, de surcroît, été invité à faire des exposés au Bureau du Conseil privé à Ottawa et au Secrétariat du Québec des relations canadiennes.
Polyglotte, il a enseigné en Belgique, en Espagne, en Autriche et aux États-Unis. En outre, très engagé dans l’avancement de la recherche, il a participé à l’organisation d’une trentaine de colloques.Au-delà de la théorie, Guy Laforest s’est également impliqué en politique. De 2002 à 2004, il a été président de l’Action démocratique du Québec.
Le monde universitaire
Le professeur Laforest s’est aussi démarqué par son engagement soutenu dans des organisations visant la promotion et la progression de la recherche universitaire. Il a, par exemple, assumé des responsabilités au sein de l’Association internationale des études québécoises, en plus d’avoir été président du comité scientifique pour le congrès annuel de la Fédération des sciences humaines en 2001 et coprésident du comité scientifique pour le congrès annuel de l’Acfas en 2013. Au moment de sa retraite de l’Université Laval en 2017, il amorçait un mandat de président de la Fédération des sciences humaines et il était membre du conseil d’administration de l’Acfas.
Après être devenu en 2013 chevalier de l’Ordre de la Pléiade, une distinction qui reconnaît les mérites de celles et ceux qui se sont distingués en servant les idéaux de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie, il a intégré l’Académie des sciences sociales de la Société royale du Canada en 2014. Au sein de cette société, il a été membre pendant deux ans du comité sur les rapports d’experts puis membre du groupe de travail sur le futur de l’enseignement supérieur au Canada.
Peu de gens ont laissé une empreinte aussi profonde que la sienne dans les recherches en science politique au Québec et au Canada. Ainsi, pour couronner sa longue et fructueuse carrière, Guy Laforest a été nommé, de 2017 à 2022, directeur général de l’École nationale d’administration publique.
Hélène Lee-Gosselin
Professeure émérite
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Non seulement la professeure de management Hélène Lee-Gosselin est reconnue pour ses remarquables recherches sur les femmes et le travail, mais elle s'est également distinguée par sa louable implication dans divers comités et conseils d'administration. Ardente défenseuse de l'équité et de la diversité, elle est l'une des figures de proue des études féministes au Québec.
Administratrice hors pair
Dès son embauche en 1981, Hélène Lee-Gosselin s'intéresse à des questions sociales avant-gardistes comme l'entrepreneuriat féminin, l'égalité en emploi et la place des femmes dans les instances de décision. Tournant autour de l'équité, de l'éthique et de la gouvernance des organisations, ses travaux, menés en mode collaboratif, font souvent appel à des partenaires publics et privés pour discerner comment se perpétuent les inégalités au sein des organisations, et viser leur transformation. La Faculté des sciences de l'administration lui a d'ailleurs décerné le prix Hermès d'excellence en relations avec la collectivité.
Très engagée, la professeure Lee-Gosselin a siégé à plusieurs comités de l'Université Laval, dont le Comité sur le financement des associations étudiantes universitaires, le Comité de désignation pour le poste d'ombudsman et le Comité d'éthique du Bureau de la retraite. Elle a également été ambassadrice de la Campagne Communauté ULaval.
Sa participation à de nombreux conseils d'administration, comme ceux de Revenu Québec, du Palais Montcalm – Maison de la musique, du Mouvement Desjardins et du Conseil supérieur de l'éducation, constitue pour elle le prolongement de son travail de professeure. Il s'agit d'autant d'occasions de diffuser les connaissances et de soutenir l'adoption de meilleures pratiques. De plus, depuis 2005, Hélène Lee-Gosselin enseigne au Collège des administrateurs de sociétés (CAS), une autre façon de changer positivement la gouvernance et la gestion des organisations en conviant les cadres, les gestionnaires ainsi que les dirigeantes et dirigeants à faire progresser l'équité et la diversité. Ses compétences de pédagogue y sont si appréciées que le CAS lui a décerné son prix Distinction en enseignement.
Une des importantes contributions sociales de la professeure Lee-Gosselin demeure sa participation au groupe d'expertes mandaté par la ministre de la Sécurité du revenu en 1995 pour jeter les bases et assurer le suivi de l'implantation de la Loi sur l'équité salariale, qui vise une meilleure reconnaissance de la valeur du travail des femmes occupant des emplois à prédominance féminine. Cette loi a servi de modèle dans plusieurs juridictions depuis.
Figure de proue des études féministes
En plus de ses réalisations en sciences de l'administration, Hélène Lee-Gosselin s'est consacrée à la reconnaissance et au développement des études féministes au Québec. En 2011, elle a notamment contribué à la création du Réseau québécois en études féministes. Titulaire de la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, savoirs et sociétés de 1997 à 2001, puis de 2010 à 2018, elle est la fondatrice de l'Institut Femmes, Sociétés, Égalité et Équité, qui vise à réunir l'expertise en études féministes et à développer un pôle d'expertise sur les enjeux d'équité et de diversité. De 2013 à 2019, elle a également assumé la direction de l'Université féministe d'été, une des écoles d'été les plus populaires à l'Université Laval et le rassemblement féministe le plus fréquenté au Québec.
Femme profondément inspirante, Hélène Lee-Gosselin a grandement œuvré à promouvoir l'égalité et la diversité dans la société. Déclarée Gender Champion par les Instituts de recherche en santé du Canada, elle a reçu plusieurs distinctions, dont le prix Bâtisseur du Mouvement Desjardins, le Grand Prix avancement de la femme de la YWCA de Québec et le Prix du gouverneur général en commémoration de l'affaire «personne» (2018), qui rend hommage à une personne qui a contribué de façon admirable à la promotion de l'égalité des sexes au Canada.
Jocelyne Moisan
Professeure émérite
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Pionnière de la pharmaco-épidémiologie au Québec, Jocelyne Moisan a mis sur pied et dirigé à l’Université Laval un programme d’études supérieures en pharmaco-épidémiologie, l’un des premiers implantés en milieu universitaire francophone. Fortement engagée dans la recherche sur l’adhésion aux traitements, elle laisse derrière elle un bel héritage, notamment une nouvelle génération d’experts en recherche sur l’usage des médicaments.
Un réseau de recherche fructueux
Professeure pendant près de 30 ans à la Faculté de pharmacie, l’épidémiologiste Jocelyne Moisan a participé à la formation d’un grand nombre d’étudiantes et étudiants dont plusieurs d’Afrique francophone. Mentore très appréciée, la professeure Moisan a dirigé ou codirigé 57 étudiantes et étudiants à la maîtrise, 11 au doctorat et 5 stagiaires postdoctoraux.
Jocelyne Moisan a participé à plus de 30 projets de recherche subventionnés. Ses travaux ont principalement été consacrés à la description de l’usage des traitements dans diverses populations, aux différents facteurs associés à cet usage et aux diverses interventions visant à l’améliorer. Au cours de sa carrière, elle a publié 114 articles, 25 chapitres de livre ou rapports, et plus de 306 résumés de recherche. L’ouvrage Épidémiologie appliquée, auquel elle a collaboré, a reçu l’un des trois Prix de la ministre de l’Éducation décernés pour l’enseignement universitaire en 1997-1998.
En 2004, à la demande du Fonds de recherche du Québec – Santé, elle a remis sur pied le Réseau québécois de recherche sur l’usage des médicaments, dont elle a été directrice pendant 8 ans. Après une fusion en 2012 avec le Groupe de recherche universitaire sur le médicament, ce regroupement est devenu le Réseau de recherche sur le médicament, dont elle est considérée cofondatrice. De cette fusion qui a rapproché la recherche fondamentale de l’étude évaluative et qualitative de l’efficacité des médicaments sont nées diverses initiatives pour favoriser la découverte et l’usage optimal de médicaments.
La professeure Moisan a également su tisser un réseau de relations professionnelles au niveau national et international, ce qui lui a permis de contribuer avec succès à l’organisation de nombreux évènements de diffusion des connaissances, notamment la tenue à Québec du 23e congrès de l’International Society for Pharmacoepidemiology, le plus prestigieux colloque au monde dans ce domaine.
Un mouvement vers l’adhésion aux traitements
De 2009 à 2015, Jocelyne Moisan a été titulaire de la Chaire sur l’adhésion aux traitements, première chaire de recherche en partenariat de la Faculté de pharmacie. Cette chaire, qui étudiait les raisons pour lesquelles les patientes et patients ne respectent pas le traitement prescrit et qui proposait des solutions à ce problème, a rempli sa promesse de s’imposer comme un centre d’excellence international en recherche et un canal majeur de diffusion des connaissances auprès du personnel de la santé, des regroupements d’usagers et des décideurs.
Avec beaucoup d’enthousiasme et d’humanité, la professeure Moisan a également contribué à la création et à l’animation du Mouvement pour l’adhésion aux traitements, qui réunissait sur une base volontaire les organisations et les individus intéressées à implanter des modèles novateurs visant à stimuler l’adhésion thérapeutique. Cette initiative, fort précieuse pour le système de santé québécois, révélait bien la volonté de Jocelyne Moisan de mettre la science au service de la société.
James Douglas Thwaites
Professeur émérite
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Ayant à cœur la réussite étudiante, James Douglas Thwaites a multiplié les ententes de mobilité étudiante en relations industrielles, s’est investi dans l’accompagnement des équipes étudiantes à des concours et s’est distingué par son œuvre philanthropique. Expert respecté pour ses perspicaces interventions dans les milieux de travail publics et privés, il est également un conférencier et chercheur fort recherché.
Professeur avant tout
Depuis plus de 40 ans, l’enseignement figure au cœur des activités professionnelles de ce pilier du Département des relations industrielles. Loin de se restreindre aux tâches pédagogiques minimales, il a toujours insisté pour offrir des cours supplémentaires et diversifier leurs sujets – qui allaient du syndicalisme à la mondialisation, en passant par le patronat et la gestion des ressources humaines. Pendant sa carrière, il a supervisé 60 personnes aux cycles supérieurs et en a évalué 88 autres. Le professeur Thwaites a également été invité à enseigner dans d’autres établissements, notamment l’Université de Sherbrooke, l’Université du Québec à Montréal et l’École nationale d’administration publique, où il a été tout autant apprécié de la communauté étudiante. Sa grande passion pour l’enseignement a d’ailleurs été reconnue par l’Université Laval, qui lui a décerné son prix Carrière en enseignement pour l’année 2008-2009.
Afin d’amplifier la formation et l’expérience étudiantes, James Douglas Thwaites a instigué une importante expansion du profil international de son département, en concluant des ententes avec des universités du Canada, des États-Unis, du Mexique, de la France, de la Belgique et de l’Australie. Avec le Bureau international, il a également mis sur pied le Colloque Japon-Canada, pendant lequel les étudiantes et étudiants de 10 universités japonaises et 12 universités canadiennes ont pu se familiariser avec les facettes du thème « Les jeunes et le marché du travail ».
Généreux de nature, James Douglas Thwaites n’a cessé d’œuvrer à l’épanouissement des étudiantes et étudiants. Pendant plusieurs années, il a été formateur ou juge pour le tournoi pancanadien Excalibur en gestion des ressources humaines et le Concours d’excellence en relations industrielles. De plus, il a créé et financé une fondation qui remet chaque année des bourses pour récompenser l’excellence et l’engagement chez les membres les plus méritants de la communauté étudiante. De surcroît, il a contribué personnellement et significativement à la collection générale et à celle des livres rares de la Bibliothèque, en plus de s’impliquer dans la gestion du Fonds Gérard-Dion, qui a contribué substantiellement à la recherche. Grâce à ces généreuses actions philanthropiques, ce pédagogue exceptionnel a indéniablement contribué à enrichir la formation et la recherche à l’Université Laval.
Relations du travail et gestion des ressources humaines
Dévoué à son université, à sa discipline et à l’enseignement, le professeur Thwaites a été directeur des programmes de premier cycle, directeur du Département des relations industrielles et membre de la Commission des affaires étudiantes. On l’a aussi invité à évaluer des programmes d’autres universités canadiennes et étrangères. Intéressé par le professorat et les conditions de son exercice, il a été délégué, secrétaire puis vice-président du Syndicat des professeurs et professeures de l’Université Laval.
En plus d’avoir présenté 71 communications scientifiques en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, James Douglas Thwaites est l’auteur de 48 articles et 26 livres parus en français, en anglais et en espagnol. Il a fondé, administré et dirigé des revues scientifiques. Il a effectué des interventions professionnelles dans divers milieux, chez Travail Canada ainsi que dans la santé, les postes et les presses universitaires. Il a aussi présidé des conseils industriels pancanadiens dans le textile et la construction. Conseiller entre autres pour l’Organisation internationale du travail, l’Union africaine, le Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (à Salonique, en Grèce) et le ministère du Travail du Mexique, le professeur Thwaites a su faire briller l’expertise de l’Université Laval à l’international.