Lucien Morin
Professeur émérite
Originaire des États-Unis, Lucien Morin est arrivé au Québec à l'âge de 20 ans, en 1963. Séduit par la ville de Québec, il s'y installe pour faire ses études à l'Université Laval. On lui décerne un baccalauréat en pédagogie ainsi qu'un baccalauréat et une licence en philosophie. Il est également titulaire d'un doctorat en éducation de l'Université de Caen, obtenu en 1981.
Durant plus de 30 ans, monsieur Morin a constamment défendu la place et le rôle de la philosophie dans l'éducation. En 1970, il commence sa carrière de professeur au Département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), où il a enseigné les fondements et la philosophie de l'éducation. Nommé directeur de ce département en 1975, il quitte l'UQTR en 1981 pour travailler à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université Laval.
Au Département d'administration et politiques scolaires, jusqu'à la restructuration facultaire de 1995, puis au Département d'études sur l'enseignement et l'apprentissage, il a donné différents cours aux trois cycles. Des enjeux éthiques en éducation aux aspects philosophiques, en passant par les dimensions morales de la personne, il a attiré les étudiants par ses qualités de pédagogue et la richesse des contenus proposés. Plus d'une cinquantaine d'étudiants à la maîtrise et au doctorat ont bénéficié de son expertise. Bien qu'il ait pris sa retraite en 2001, il demeure professeur associé et poursuit ses tâches d'encadrement.
Monsieur Morin a également été très actif en matière de recherche. De 1976 à 1978, il a occupé un poste de chercheur à temps plein au Conseil supérieur de l'éducation. Il a publié plusieurs volumes importants, notamment L'Esquive – L'école et les valeurs, traduit en anglais et édité à sept reprises, et de nombreux articles sur des sujets variés. Il a été membre de la Commission canadienne sur l'éducation dans les prisons fédérales et directeur du Groupe de recherche sur l'éducation en prison (GREP). Ses rapports ont conduit à la création d'un programme de baccalauréat général dans une prison de la ville de Laval, dont il a été le coordonnateur de 1980 à 1985. Il a parallèlement intégré le Groupe de recherche en éthique médicale (GREM), où il a eu l'occasion d'approfondir l'éthique et la bioéthique.
Cette grande culture de philosophe et d'éducateur, monsieur Morin l'a constamment mise au service de valeurs fondamentales. Communicateur infatigable, il a présenté plus de 50 conférences et communications, sur les scènes nationale et internationale. Responsable du contenu scientifique du premier Congrès mondial des sciences de l'éducation, il a décidé que celui-ci aurait pour thème les valeurs. Ardent défenseur des droits de la personne et de la dignité humaine, il a développé un modèle d'éducation en prison. Cet engagement remarquable lui a valu l'honneur de siéger comme délégué aux Nations Unies et de rédiger la première version de la Résolution 45/111: «Tous les détenus seront traités avec le respect dû à leur dignité inhérente et à leur valeur en tant qu'êtres humains».
Cette affirmation représente bien la pensée de cet humaniste, qui mérite grandement toute la reconnaissance qu'on lui accorde.