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Considéré comme l’une des plus grandes sommités au Canada en archéologie, Michel Fortin a grandement contribué à la formation dans ce domaine à l’Université Laval. Il a également marqué le milieu par ses approches novatrices pour la fouille et l’analyse de matériaux.

Un universitaire engagé

Durant sa carrière, le professeur Fortin a maintenu un enseignement de qualité aux trois cycles dans les programmes d’archéologie. Sur ses chantiers, il a encadré des étudiantes et étudiants de cycles supérieurs de l’Université Laval et d’autres universités canadiennes et a mis à leur disposition du matériel inédit provenant de ses fouilles. Il a ainsi formé plusieurs générations de jeunes chercheuses et chercheurs.

Pionnier de l’archéologie à l’Université Laval, il a mis sur pied un chantier-école, en partenariat avec la Ville de Québec, qui est au cœur de l’apprentissage expérientiel préconisé par les programmes dans le domaine. Il a également dirigé les comités d’élaboration et rédigé les documents qui sont à l’origine des programmes actuels d’archéologie, en plus de publier un manuel scolaire sur les techniques de fouilles.

Après avoir mené les démarches administratives conduisant à la création des nouveaux programmes d’archéologie, il en fut le directeur pendant 11 ans. Il s’est ensuite vu confier deux mandats à la direction du Département des sciences historiques, une appellation qu’il a fait créer durant son mandat.

Michel Fortin a continué d’exercer une tâche administrative après son départ à la retraite. Il a accepté de coordonner le déménagement des laboratoires d’archéologie de l’Université Laval, les plus importants dans ce domaine au Canada. Il avait d’ailleurs collaboré à leur mise sur pied grâce à un financement de la Fondation canadienne pour l’innovation.  

Un expert renommé

Au fil de ses recherches, le professeur Fortin a développé de nouvelles approches scientifiques appliquées à l’archéologie de terrain et de laboratoire qui ont engendré d’importantes aides financières d’organismes subventionnaires canadiens. Il a notamment amélioré les processus de fouilles en introduisant des méthodes provenant des sciences géomatiques. Il a aussi eu recours à des techniques d’analyse propres à l’archéométrie pour étudier la composition des matériaux issus des chantiers.

Ses travaux ont fait l’objet de nombreuses publications, communications et conférences. Ils ont principalement été publiés dans des revues étrangères. Michel Fortin a publié, dans une série internationale, des textes sur la collection d’antiquités chypriotes rapportées des fouilles effectuées par l’Université Laval à Chypre dans les années 1970. Il a récemment publié un ouvrage de plus de 700 pages qui fait le point sur ses diverses campagnes archéologiques en Syrie.

Entre 1985 et 2011, il est parvenu à obtenir de la Syrie des permis de fouilles sur trois sites archéologiques et un de prospection, jusqu’à ce que ce pays devienne inaccessible pour des raisons politiques. Ses liens professionnels avec la Syrie lui ont permis de négocier, pour le Musée de la civilisation à Québec, le prêt de 385 artéfacts pour une exposition internationale, Syrie, terre de civilisations, dont il fut le commissaire et l’unique auteur du catalogue.

Le professeur Fortin a aussi contribué scientifiquement à l’organisation d’autres grandes expositions de vulgarisation visant à faire connaître sa discipline scientifique. Il a travaillé sur Indiana Jones et l’aventure archéologique, une exposition commanditée par la National Geographic Society. Il a aussi collaboré à l’exposition Sur les traces d’Agatha Christie. Outre la présence de l’archéologie du Proche-Orient dans certains de ses romans les plus célèbres, le mari de l’écrivaine était un grand archéologue britannique que Michel Fortin a connu pendant ses études doctorales à l’Institut d’archéologie de l’University College de Londres.

Son expertise rayonne depuis de nombreuses années. Ses recherches lui ont permis de participer aux activités de la Société canadienne des études mésopotamiennes. Il fit partie de son conseil d’administration pendant toute sa carrière, en dirigea la revue pendant une décennie et en fut même le président pendant quatre ans. En 2014, il a été nommé à la Société royale du Canada en reconnaissance de ses travaux exceptionnels.